mardi 8 juin 2010







Il s’agissait d’une passion face à laquelle je devais me délester de toute armure et pudeur, sur l’un de ces chemins dont je devais tout ignorer afin d’en préserver l’essentiel. Enfant j’avais aimé Vincent et Gauguin, ce « banquier maudit » qui n’avait pas hésité à remettre sa vie en cause, pour faire des « tâches sur des toiles » avec un talent incomparable. J’avais adoré Le Caravage, Ucello, et bien sûr Michel Ange. Delacroix, Rouault, Picasso , De Staël et de nombreux autres, firent le reste. Le temps était passé et je m’y serais perdu à ne point m’y chercher, en toute modestie. Dés 1917, était venu le Dadaïsme anarchiste, puissant, porteur d’humour, l’abstrait avait tenté de balayer tout cela, de manière fort cavalière en se moquant de tout. Pourtant combien il était simple d’observer un simple grain de poussière dans un microscope pour en deviner le génie. Nous n’étions que des non voyants obsédés par des souvenirs de teintes et de formes. Il nous fallait apprendre sans cesse afin d’oublier ces mêmes pas qui nous avaient permis d’avancer. Demeurer au plus près de nous-mêmes tout en ingurgitant nos acquis qu’il nous fallait oublier au plus vite. Mais c’est quoi un artiste sinon un fou dansant parmi les jugements et les rires . On se perd dans une passion parmi des gens « ordinaires » dont il ne faut jamais tenir compte, sous peine, comme Icare , d’y perdre ses ailes, son envol .




Marceau Doux-Sillas




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